Mardi 31 juillet : chaude journée. Quitte à rouler, autant le faire à la fraîche après une bonne sieste, et mieux encore en nocturne puisqu'une superbe nuit de pleine lune est attendue.
Me voilà partant à 22h en solo sur mon vélo vert pour un périple tranquille en des paysages familiers : Port-Mâcon, la Chapelle, Anse, traversée de la Saône, Ste Euphémie (à minuit pile), Rancé, St Marcel. Magie de la lumière argentée qui transfigure tout ce qu'elle touche, bruissements furtifs, yeux phosphorescents de chats qui disparaissent d'un bond dans les fourrés, bouffées d'air tiède suivies de souffles rafraîchissants, arbres se mirant dans l'eau étincelante des étangs.
Encore du classique via La Saulsaie, Romanèche et choix de rentrer par Sathonay-Village. 2h du matin ; chemin des Épinettes bien éclairé ; coussin ralentisseur près des tennis abordé par sa gauche et à petite vitesse. Léger déséquilibre ? Heurt du "boudin" central en béton, coup de guidon et lourde chute sur le côté droit. Douleurs générales, pas de blessures apparentes. Le cyclo se relève, relève sa monture. L'un peut encore pédaler et l'autre rouler. Donc essayer de faire 8 km pour rentrer à la maison en oubliant tout le reste. Ce qui sera fait avec d'extrêmes précautions et crispations. Mais à l'arrivée, mettre le pied droit à terre est un calvaire, respirer l'est presque autant.
Courte nuit sans sommeil. Au matin, ambulance et transfert aux urgences de l'hôpital lyonnais qui m'a vu naître il y a … un nombre certain d'années. Placement dans un box aux murs nus, perfusion d'anti-douleur, attente, radios, attente. Ne pas manger, ni boire ; ne pas bouger, avec le plafond comme seul champ de vision. Suis-je dans un rêve ? Bruits d'ambulances amenant d'autres malades, passages rapides de multiples blouses blanches, IRM, attente.
Premier bilan au bout de 6 h : fracture de l'omoplate et de 3 côtes, autres examens à prévoir vu la perte de mobilité de la jambe droite.
Une nuit dans cet hôpital puis transfert dans un autre ; scanner rassurant ; changement de service pour entamer une rééducation de plusieurs semaines.
Quasi 1 mois après la chute, possible de marcher lentement et à plat avec une canne ; possible de pédaler sur le vélo de la salle de kiné si poussette au démarrage. Ça s'arrange donc doucement.
J'en profite pour apprendre à écrire de la main gauche. Il n'y a pas d'âge pour apprendre !
Il y a 6 ans
3 commentaires:
poète et écrivain de l'AC3F tu resteras...même pour nous narrer ton aventure malchanceuse, bon rétablissement, bon courage et à bientôt pour, de nouveau, avoir le plaisir de te lire et répédaler ensemble
Brigitte
Brigitte a très bien écrit ce que je pensais. Je ne vais pas dupliquer son message. Je te souhaite un bon rétablissement.
Amicalement
Pierre-Yves
Cher Robert,
je vois que le moral est en hausse et que tu dois déjà pensé à remonter sur le vélo. Je te souhaite de tout coeur que ce soit le plus vite possible.
Bien amicalement
Un autre Robert (celui du Tour de la France)
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